Agents IA, Confiance, Culture & Gestion du Changement

Comment construire une confiance radicale pour que les humains et les machines innovent ensemble — où les juniors apprennent, les gens se sentent en sécurité en automatisant leur travail, et l’innovation s’épanouit ?

Lors de mon dernier voyage à Lyon en avril, j’ai eu l’occasion de rattraper rapidement mes vieux amis Guy et Alexia, passionnés de startups et coachs d’entreprise. Parmi de nombreux autres sujets, nous discutions de l’impact de l’IA lorsqu’ils ont mentionné le livre Human-Robot Agent de Jurgen Appelo, un gourou reconnu du leadership et du management 3.0 très connu dans la communauté agile.

J’ai été surpris et heureux de voir l’accent mis sur les problèmes épineux et les approches lean que j’avais promues ces dernières années à travers mes sessions de formation sur l’innovation frugale et le management frugal, et de constater qu’il revenait aux bases en soulignant le sens sémantique des mots que nous utilisons comme “management”. Le ton était humoristique et responsable avec beaucoup d’exemples tout en ayant une conversation avec son alter-ego Zed (ChatGPT).

Voici mes principales conclusions :

1. Travailleurs aux compétences en M

Il était clair que la vitesse d’apprentissage a augmenté, et à l’ère de l’IA, il y a un passage des compétences en T (“spécialistes généralistes”) → compétences en M (“généralistes spécialisants”). Etre un généraliste mais capable de se spécialiser en même temps. Être agile, c’est aussi appliquer des modèles mentaux transférables entre les domaines.

2. Équipes centaures et management algorithmique

Imaginez les DAOs rencontrant l’IA : attribution algorithmique des tâches, priorisation des tâches, la coordination, et équipes dynamiques mixtes vont devenir populaires dans les années à venir. Attendez-vous à des squads “centaures” — Équipes Humain-IA (HAT) et Humain-Dans-La-Boucle (HITL) — deviennent la norme.

3. Résolution de problèmes basée sur des patternes

Jürgen améliore VUCA en MARVIS — Modularité, Ambiguïté, Réflexivité, Volatilité, Complexité, Scalabilité — pour cartographier les défis complexes. Il nous rappelle les divers modèles de la pensée systémique et adopte une approche de bibliothèque de modèles comme je l’ai vu dans Team Topologies ou comme il fait référence au modèle unfix combinant des modèles de prise de décision pour la gouvernance, les types d’équipes… J’ai apprécié qu’il soit passé à une vision “d’être sensible” prenant en considération une cohabitation avec des agents IA et des robots (et peut-être des extraterrestres) et le vivant.

4. Agent IA

Des chatbots aux raisonneurs, des agents semi-autonomes aux “innovateurs” générateurs d’idées — il expose qui fait quoi, par tâche et par industrie, pour que vous sachiez exactement où intégrer chaque travailleur numérique (agent IA).

5. Éliminer, Simplifier, Automatiser, Déléguer

Il a suggéré un cadre qui était une combinaison de nombreux cadres et aussi une version augmentée de la Grille Éliminer-Réduire-Élever-Créer (ERRC) de la stratégie Blue Ocean, du Cadre ESSA de la fabrication (Éliminer, Simplifier, Standardiser, Automatiser), de l’approche d’Elon Musk. J’utilise fréquemment ces approches dans mes ateliers. Pourtant, il y avait une bonne clarté dans son explication et sa structure face à la dette technique et à la complexité, ainsi que dans l’ordre d’élimination, de simplification et de délégation.

1. Clarifier & éliminer
2. Simplifier & accélérer
3. Augmenter & élever
4. Codifier & automatiser
5. Spécifier & déléguer

6. Conception centrée sur le client & l’expérience

Grande emphase rappelant que nous ne devrions pas oublier que l’innovation devrait être centrée sur l’humain et que l’IA peut renforcer les capacités humaines, et le rôle du produit owner qui évoluant vers celui d’un Experience Owner” (EO)

Conclusion : Confiance, Culture & Gestion du Changement

J’ai été rassuré de voir sa préoccupation pour une culture de confiance, de leadership et d’humanisation comme enjeux pour le #futureofwork.

Il y a plusieurs paradoxes que les organisations devront gérer :

• Automatisation vs. Sécurité de l’emploi : équilibre entre efficacité et sentiment de sécurité des personnes
• Senior vs. Junior : conseils des experts + perspectives fraîches des novices qui devront être formés pour remplacer les seniors à un moment donné
• Modèles de productivité basés sur la confiance vs. basés sur le contrôle
• Gestion de projet basée sur les rôles vs. basée sur les compétences

Il conclut par un plaidoyer pour encoder des valeurs — équité, transparence, durabilité — dans chaque algorithme. Car si nous ne construisons pas la confiance dans nos machines, nous ne construirons jamais la confiance entre nous.

Je suis rassuré avec mon approche du management frugal que je promeus depuis quelques années, et d’avoir une longueur d’avance. Les organisations sont prêtes pour des montagnes russes !